Avant toute chose, il ne s’agit pas là d’un article scientifique, ni même un écrit se voulant informatif, c’est un témoignage. Juste le billet d’une confinée.
Ce que certain·e ont pu au cours de ma vie appeler : de la timidité, un égo démesuré, un manque de tact ou d’initiative, du mépris… est lié à une chose : mon anxiété sociale. Elle est vécue de manière différente suivant les personnes.
Je sais d’où elle vient, malgré cela il est parfois difficile et très long de trouver comment vivre avec. L’anxiété sociale ce n’est pas l’agoraphobie ( je ne suis quand même pas fan des lieux bondés!). C’est pour ma part une peur panique d’être soumis à un jugement, de devoir parler à quelqu’un que je ne connais pas ou à une personne hiérarchiquement supérieur, une difficulté à savoir ce qu’il faut dire ou pas et de manière générale une gène à exister…
« Mais alors tu dois être contente de ne plus voir personne pendant le confinement » me direz-vous. Et bien , non ! Ce n’est pas aussi simple.
Depuis plusieurs années maintenant, j’ai décidé de prendre à bras le corps ce problème, de le combattre et me trouver des outils pour mieux le vivre. La partie est loin d’être gagné mais il y a énormément d’évolution dans mes capacité à interagir en réunion et aussi avec mes proches.
Là où le confinement vient perturber tout ça, c’est que maintenir des relations sociales me demande des efforts, beaucoup d’effort. Alors à quoi bon dépenser mon énergie à communiquer avec d’autre alors que, selon moi, ielles ont sûrement mieux à faire !
D’un autre côté, mon moyen de survie quotidien face à ce problème est de me sentir utile, à défaut de se sentir appréciée. Mais comment être utile quand on ne peux plus voir personne, ni se déplacer ? comment avoir l’impression de rendre service tout en restant chez soi ?
A ce jour, j’ai l’impression que petit à petit la confiance que j’avais pour m’exprimer est en train de disparaître. Mes maladresses et mon habitude à cacher mon malaise par une fausse « Sur-confiance » sont quand à elles en train de réapparaître doucement.
Cela représente des mois de travail personnel gâchés en quelques jour, que restera-t-il de tout ça après 2 mois ?
Ma situation n’est pas dramatique, j’ai des personnes à qui me confier et la volonté de m’en sortir. Mais c’est une manière pour moi de nous mettre en perspective. A l’heure des inquiétudes sur les conséquences économiques et politiques, qu’en est il de celles sociales et affectives ?
Qu’allons nous mettre en place pour les personnes ne pouvant supporter le confinement ? Celles qui sont seules à gérer leurs angoisses et deviennent dangereuses pour elles-même ? Celles dont les structures d’accueil ont fermées ? Celles dont les psy ne font pas de consultations visio ? Celles dont les aides à domicile ne passent plus ? Celles qui sont confinées avec des personnes violentes physiquement ou psychiquement ? …