Dans le petit quartier HLM du Clos-Toreau à Nantes, le confinement c’est très spécial… Comme sans doute dans de nombreux quartiers populaires, l’heure est à la solidarité et l’organisation de l’entraide entre habitant.e.s :
– trouver des référent.e.s dans chaque immeuble qui relaient les infos,
– mettre en place un panneau d’échanges dans le hall et dans l’ascenseur (impression des documents scolaires, attestations de sortie, prêts de livres, de DVD, proposition de nettoyage, courses…),
– organiser une vente de légumes,
– et enfin aujourd’hui après 18 jours d’attente d’une impression de la mairie ou du bailleur, l’affichage des gestes barrières dans 9 autres langues (merci à L’Autre Cantine Nantes pour les traductions en ligne et aux CEMEA Pays de la Loire pour l’impression et le coup de main)…

Chacun.e peut prendre soin les un.e.s des autres. Il n’y a pas des bénéficiaires et des donateurs, des usagers et des non-usagers. Des personnes âgées confinées téléphonent à d’autres, alertent quand il y a un problème (portage de repas, comme décès), des gens que certains parfois enferment dans une image très négative d’assistés se mettent en quatre…

Bon, il y a encore du travail, le chemin de l’émancipation sera long, beaucoup ont à (re)découvrir sans doute qu’on peut sortir de la consommation d’activités et construire et s’organiser ensemble à l’échelle d’un tout petit micro-quartier. (De toute façon on n’a pas le choix… Les agents de la ville, les intervenants sociaux, les animateurs.trices sont confiné.e.s en télétravail – ça doit être éprouvant pour elles.eux d’ailleurs) ; les seuls qu’on voit sont les agents de nettoyage des halls, les éboueurs et les jardiniers… Et la police qui fait ses rondes.

Et puis on n’oublie pas ceux et celles qui bossent pour tout le monde… (Merci à cette voisine du 14 rue de St-Jean-de-Luz pour sa super banderole!)

Anne