Depuis le début du confinement je n’ai pas bougé du Loroux, je ne me suis pas déplacée à plus de 2 km de la maison. 15 jours d’immobilité physique et géographique.
Depuis le début du confinement, je passe mes jours (et parfois mes nuits) à penser, me questionner et m’inquiéter. 15 jours d’hypermobilisation psychique
- Penser aux nouvelles organisations de travail à distance, aux incertitudes des mois à venir
- Penser à ma famille, à chacun-e d’eux et elles
- Penser à mes groupes d’ami-es, à mes ami-es de manière individuelle
- Penser au monde malade (au sens propre et figuré)
- Penser à moi dans tout ça, avec tout ça
- Penser, réfléchir et penser encore.
Habituellement, quand mon cerveau est en surchauffe, j’ai pour habitude d’aller voir des ami-es, de passer du temps avec ma pote Annick, de boire une bière (ou deux, ou trois) avec les collègues, d’aller chanter avec les copains de la chorale… de bouger quoi ! Ce sont mes espaces de respiration. Espaces qui, dans le contexte du confinement, ne sont bien sûr pas envisageables.
Les constats sont donc que d’une part, le confinement réduit mes espaces de respirations et que d’autres part (et puisque tout se vit au même endroit), elles confondent les espaces dédiées à la famille, aux loisirs, au militantisme et au travail. Et il me devient complexe de cliver les choses.
Pas confortable tout ça…
Et puis dans tout ça, il y a quand même des petites bulles de détente et de plaisirs trouvés ou retrouvés. Apprendre à Selma à coudre à la machine, me balader seule, contempler, enregistrer des sons pour la radiosansnous, écouter cette radio, jouer à des jeux de société avec les enfants, chanter seule ou à 2, 3, 4, 5, partager des grands moments de repas, lire ou visionner les créations de personnes inspirées par le contexte… et écrire.